Le mariage est une fête. Quelle joie de célébrer l’amour, de se réunir, de danser… et de manger ensemble ! Et si nous vous fournissions un guide du repas de mariage écoresponsable ? Gourmand, savoureux, généreux, votre menu sera aussi mémorable qu’écoresponsable ! Bien évidemment, le but de cet article n’est absolument pas de culpabiliser, ou de paniquer, qui que ce soit, mais bien d’informer. Nous avons parfaitement conscience des valeurs sociales et culturelles qui entourent le mariage et l’alimentation. Ces notions de plaisir, de convivialité, de tradition, de savoir-faire… mais croyez-nous il est tout à fait possible de concilier ces multiples défis, et ce de manière positive, innovante et engagée.
A vos fourchettes, prêts ? Régalez-vous !
Première étape : prendre du recul et imaginer globalement son repas de mariage écoresponsable
En tant que futur marié (ou future mariée), le choix de mettre en place une restauration durable le jour de son union est un long cheminement. Tout doit commencer bien en amont de l’événement, via une prise de position claire, et se poursuivre jusqu’à la fin de la prestation. Des échanges réguliers et constructifs avec le traiteur retenu permettent d’aboutir à un plan d’action réaliste, en phase avec vos convictions.
Avant de rentrer dans les détails, voici les 3 moments clés qui devraient constituer votre organisation globale.
Clarifier sa vision du repas écoresponsable et bien s’entourer
Inclure la notion d’alimentation durable.
Que veut réellement dire alimentation durable pour vous ? Ou plus simplement, quels sont les critères les plus importants qui dictent vos choix et vos actions ?
Si vous désirez une cuisine locale, de saison, à basse émission carbone, zéro déchet, et originale, il faudra savoir anticiper davantage. Comme nous le disons régulièrement : le dernier moment est rarement l’ami de l’engagement. D’ailleurs Slow Life est davantage une traduction de “prendre le temps de bien faire les choses”que de “vivre doucement”.
Conseil : vous souhaitez mettre le bilan carbone au centre de votre menu, n’hésitez pas à vous renseigner sur le CO2 nécessaire pour produire 1 kg de chaque aliment. Quelques surprises se glissent dans ce tableau.
Choisir le prestataire qui remplit vos critères (voire qui vous pousse à aller plus loin)
Que ce soit un traiteur, un restaurant, ou le domaine dans lequel vous avez décidé d’aller et qui dispose de son propre traiteur (ou bien encore de votre ami Michel qui a décidé de s’occuper du repas de vos noces), la personne qui vous accompagnera dans la mise en place de votre repas de mariage sera logiquement votre principale alliée.
Le critère du prix ne doit pas être le seul retenu lors de la sélection de votre prestataire. Surtout si l’on parle d’un menu que vous souhaitez aussi raffiné (ou du moins savoureux) qu’engagé. Si nous vous proposons sur margoo.fr une liste de professionnels engagés, nous vous invitons surtout à écouter, interroger (n’hésitez pas pas à mettre en avant votre démarche lors des premiers rendez-vous) et goûter.
Le bon choix sera toujours un savant alliage entre engagement, savoir-faire, relationnel et… prix.
Fixer les actions et indicateurs.
Une fois le professionnel choisi, il est bon de réfléchir avec lui aux indicateurs et actions que vous souhaitez mettre en place. Soyez clairs, et aussi exhaustifs que possible.
Mais il va nous trouver chiants si on lui demande de trier ceci ou d’opter pour une entrée 100% vegan…
Ne dit-on pas que le client est roi ? Et surtout, plus les choses seront claires en amont, plus il sera simple de réfléchir, s’organiser et au besoin s’adapter.
Alors listez vos actions et indicateurs sans retenue : au moins une entrée végétarienne, privilégier le local, 100% de légumes et fruit bio, trier tout ce qui est possible, possibilité pour les invités de repartir avec les restes, bouteilles uniquement en verre, etc.
Définir l’échéance à laquelle transmettre le nombre définitif de convives.
On le sait tous, ce n’est pas pareil d’inviter un couple à la maison et d’organiser un repas à 15. Et bien pour un traiteur c’est pareil ! Que ce soit pour la gestion des aliments, la mise en place, l’anticipation des déchets, le service, il est important que vous fournissiez une approximation fiable du nombre d’invités bien en amont puis un nombre très précis quelques jours avant. Si vous constatez qu’au cours de l’organisation vos estimations s’avèrent bien loin de la réalité : prévenez rapidement votre traiteur.
Combien de jours précisément avant votre union devez-vous fournir le nombre définitif ? Tout dépendra du professionnel que vous avez choisi et des contraintes qui sont liées à votre mariage. aMis disons qu’un minimum de 3-4 jours est conseillé.
Le jour J : de l’idée de menu au repas concret
Adapter le service au besoin pour limiter les pertes
Pourquoi ne pas envisager un buffet (une sorte de grand banquet), plutôt qu’un service à l’assiette pour limiter les déchets (par exemple).
Gérer les restes éventuels et valoriser les pertes et déchets alimentaires.
N’oubliez pas de prévoir (ou du mois assurez-vous que le traiteur a prévu le coup) une solution pour que vos invités puissent repartir avec les restes.
Par ailleurs, il est possible que le professionnel qui se chargera de la confection de votre menu ait également des partenariats en place avec des fermes, ou associations, pour inscrire la production de restes alimentaires dans un cercle plus vertueux.
Après la prestation : quelle suite à un repas écoresponsable ?
Faire un suivi avec votre prestataire… et vos invités.
Les différents objectifs de départ sont-ils atteints ? Vos invités sont-ils satisfaits ? Ont-ils été surpris par ce repas végétarien ?
Ce moment d’échange vous permettra également de savoir si votre démarche personnelle a eu un impact sur la vision d’autres personnes (professionnel sélectionné ou proches).
L’engagement ne prend tout son sens que lorsqu’il est partagé !
Deuxième étape : Approvisionnez-vous en produits alimentaires de qualité, locaux et de saison
De nombreuses actions sont envisageables pour réduire significativement l’impact environnemental de vos différents temps festifs (vin d’honneur, repas, brunch, etc.)
La première action consiste à s’approvisionner en produits frais, de saison, locaux et de préférence issus de l’agriculture biologique ou d’une démarche agro-écologique. Pour ce faire, engagez une réflexion commune avec votre traiteur au sujet des des approvisionnements alimentaires, selon la prestation choisie (cocktail dînatoire, grand buffet, service à table…), afin d’établir priorités et stratégies.
Proposer des produits frais de saison
Oui, c’est un fait, il est facile de trouver des tomates et autres fruits rouges sur les étals en toutes saisons. Mais avez- vous déjà goûté une tomate en janvier ? Le goût vous ramènera rapidement à la raison. Hors saison, ces fruits et légumes peuvent bien évidemment être substitués par leurs équivalents en conserves ou congelés, même s’ils n’ont pas toujours les mêmes qualités nutritionnelles ou gustatives. Mais pourquoi ne pas en profiter pour (re)découvrir la magie de l’alternance des saisons ? Quoi de plus beau, et symbolique, que de marquer la date de son mariage dans son environnement ? Adaptez donc vos menus à la diversité et à la disponibilité réelle des produits. Mariés du mois de décembre, vos convives pourront se régaler avec un velouté de courge en entrée, et des desserts à base de pommes, kiwis ou kakis !
Vous souhaitez connaître la bonne saison pour chaque fruit ou légume ? L’ADEME a pensé à vous (ou plutôt à nous tous !) : http://www.ademe.fr/calendrier-fruits-legumes-saison
Servir des produits labellisés (AB, label rouge, AOP, AOC…)
Avouons-le : il est très compliqué de s’y retrouver parmi les labels. Pourtant, les (vrais) labels permettent de garantir différentes qualités d’un produit (mode de production, transformation, provenance…), et incluent pour certains des critères environnementaux.
L’ADEME (encore elle) s’est penchée sérieusement sur le sujet et nous propose un guide permettant d’identifier les logos reconnus, apposés sur les produits les plus respectueux : https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux
Baser son menu autour de produits locaux
En renforçant le lien entre le producteur et le consommateur et en redonnant du sens, tant à l’activité de production qu’à l’acte de consommation, les circuits courts de proximité présentent un réel potentiel en matière de consommation durable. En termes d’impact sur l’environnement, la diversité de ces circuits ne permet pas d’affirmer qu’ils présentent systématiquement un meilleur bilan environnemental que les circuits « longs », notamment en matière de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, plus de proximité ne signifie pas nécessairement moins d’émissions de gaz à effet de serre si les moyens de transports utilisés sont inadaptés, si la logistique est insuffisamment optimisée ou si le comportement du consommateur est inadéquat. Cependant, dès lors qu’ils sont optimisés et sous certaines conditions, les circuits courts de proximité présentent un potentiel intéressant en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Vous désirez mieux comprendre la notion de circuit court ? Voici l’avis de l’ADEME sur les circuits courts
Troisième étape : Luttez contre le gaspillage, limitez les déchets
Avez-vous lu notre article concernant le mariage zéro déchet ? La quête de l’anti-gaspillage est l’un des principaux leviers pour une restauration durable. Réduire les pertes, en ajustant les quantités aux besoins réels, c’est préserver notre environnement, mais c’est aussi faire des économies !
Visez le bon nombre de participants
Viser juste connaître précisément le nombre d’invités effectivement présents le jour J est une règle essentielle qui permet d’affiner les commandes auprès des fournisseurs, mais également de limiter les pertes.
La Prévention des déchets
Au risque de nous répéter dans ce blog : l’alimentation durable passe par le service durable et donc la limitation du nombre de déchets. Utilisez de la vaisselle prioritairement non jetable (location, prêt, etc.). Oubliez tant que possible les nappes en papier, les gobelets en plastique, les pailles et tout achat destiné à n’être utilisé qu’une seule fois…
Pour creuser le sujet, nous vous invitons à découvrir notre article dédié au mariage zéro déchet.
La réduction du gaspillage alimentaire
Appuyez-vous tant que possible sur l’expérience de votre traiteur pour adapter les quantités par convive. A titre d’information, pour un repas classique on estime à 400 voire 500 g par personne la portion moyenne.
Mettez en parallèle cette donnée avec le gaspillage moyen par invité… qui est lui de 130 grammes par personne ! Hé oui, presque ¼ de ce qui est servi ne sera pas mangé…
Aussi surprenant que cela puisse paraître, opter pour un menu qui soit apprécié par le plus grand nombre, est l’un des recours les plus efficaces pour limiter le gaspillage alimentaire. Si vous avez des doutes sur vos choix, n’hésitez pas à organiser un test… en nous invitant (on peut toujours essayer de se faire inviter, non ?).
La gestion des restes et des déchets
Votre prestataire (que ce soit votre traiteur ou votre lieu de réception) a-t-il une politique de gestion des déchets et de revalorisation de ceux-ci ? Il est possible qu’il ait un accord avec une association pour donner les restes consommables. Par ailleurs, nous vous invitons à distribuer vos restes à vos invités, afin qu’ils puissent prolonger votre événement chez eux.
Le lieu de la prestation est un élément clé dans la gestion des déchets. En effet, certaines salles (ou restaurants) ne permettent pas d’effectuer un tri efficace de ceux-ci. Il est donc vivement recommandé d’échanger en amont avec le loueur et/ou propriétaire de la salle pour vérifier ce point et anticiper les éventuels points de blocage.
Conseil supplémentaire : Prêtez attention au pain !
Estimez les quantités de pain réellement nécessaires selon les menus proposés et adaptez la manière de le mettre à disposition. Vous avez invité un food truck qui propose des galettes pour le dimanche midi ? Inutile de prévoir du pain en supplément. Si le repas est servi à table (repas assis), évitez d’en placer systématiquement dans l’assiette, laissez vos convives se servir selon leur appétit dans un buffet facilement accessible !
Conseil supplémentaire 2 : On n’entame pas un fût de 30 L de bière à 3h du matin
Oui, les heures passent, la fête bat son plein… et alors que votre montre affiche 3h du matin, votre cousin Maxime vous annonce que le fût de bière est vide.
Toutes les bouteilles du repas sont-elles bien finies ? Vos convives ont-ils véritablement besoin de boire davantage pour continuer à faire la fête ?
Oui, vous vous direz “oh on finira bien le fût demain lors du brunch”… mais la vérité est là : vos convives devront probablement reprendre le volant juste après et il serait dommage de gâcher cette bonne moitié de fût.
Quatrième étape : Prévoyez des menus et recettes originales
Place à la créativité et à la festivité ! Le mariage s’avère l’occasion rêvée pour faire parler votre imagination, et vos convictions. Davantage de fruits et légumes de saison, davantage de végétal dans les assiettes, le tout relevé d’herbes aromatiques et d’épices. Tout est permis à condition de ne pas oublier le plaisir gustatif de vos convives.
D’ailleurs si vous souhaitez des idées sympathiques pour un menu de mariage 100% végétarien, nous vous invitons à lire ce bel article écrit par La Sève. Entre samoussas de légumes de saison, risotto aux asperges au printemps, fondue savoyarde ou encore Dhal de lentilles, vous verrez que les idées ne manquent pas !
Car oui, rappelons-le, afin de limiter votre impact carbone, il est bon de réfléchir à la consommation de viande (L’élevage est responsable à lui seul de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre de notre planète bleue).
Oser inviter le végétal dans votre menu de mariage en 4 niveaux
1- Proposez au moins une alternative végétarienne pour chaque plat
Demandez aux convives de choisir lors de leur inscription le type de menu qu’ils souhaiteraient.
2- Rééquilibrez la part du végétal dans les assiettes
La part de végétal doit être supérieure ou égale à la part de viande ou poisson dans l’assiette. Cette technique permet de garder le même intitulé de plat en limitant l’impact carbone de chaque plat.
3 – Assumer le choix d’un menu végétarien
Vous avez le choix de prévenir vos invités en amont ou non. Proposer des plats ou un menu végétarien représente une alternative attractive, qualitative et démocratisée (profitez-en). Cela permet également de répondre à certaines attentes culturelles et religieuses. Notez que certaines cuisines du monde accordent une large place au végétal, à l’image de la cuisine indienne. N’hésitez pas à utiliser les épices. Elles donneront de nouvelles saveurs à vos préparations et leur impact environnemental est négligeable par rapport à d’autres produits
👉 Découvrir nos recettes pour un menu de mariage 100% vegan
4 – Et si vous osiez le mariage Vegan ?
Nous avons déjà traité la question du mariage Vegan dans un autre article. Mais spoiler alert : vegan ne signifie pas nécessairement écoresponsable.
Mais… la viande peut également être écoresponsable, non ?
Pour les produits carnés, privilégiez la qualité à la quantité, en optant pour des fournisseurs pratiquant des modes de production plus respectueux de l’environnement (élevage à l’herbe, produits sous label, plein air…). La viande rouge est le produit ayant le plus d’impact sur le changement climatique. Ainsi la viande bovine représente par exemple 41 % des émissions dues à l’élevage de bétail (74 % lorsqu’on prend en compte la production de lait), alors qu’elle ne représente que 22 % de la consommation totale de viande. Il est donc conseillé de l’alterner avec des viandes blanches (porc, poulet), du poisson ou des protéines végétales.
Cinquième étape : réfléchir aux coûts, un menu écoresponsable coûte-t-il plus cher ?
Rassurez-vous, améliorer la durabilité environnementale de son repas de mariage n’est pas réservé aux budgets à 6 chiffres ! Il est totalement possible de limiter, voire de compenser les potentiels quelques surcoûts. Car oui, certaines actions permettent de réduire les coûts ! Pour le reste, n’oubliez jamais de valoriser le travail du professionnel engagé qui est face à vous. Oui, il faut plus de temps pour rechercher, rencontrer et approuver des producteurs locaux, adaptater des recettes aux saisons, créer de nouvelles recettes, trier des déchets…
Il est dès lors important d’engager une discussion transparente avec le traiteur, en faisant valoir l’exemplarité de la démarche écoresponsable à laquelle vous souhaitez prétendre. Si nous avons déjà parlé du coût d’un mariage écoresponsable, voici les conséquences qu’une telle démarche peuvent avoir sur votre porte-monnaie.
Ce qui diminue les coûts
- Préférer les produits de saison
- Acheter les quantités justes
- Réduire les pertes
- Augmenter la part de végétal / diminuer la part de carné
- Présenter de l’eau en carafe.
Ce qui fait augmenter les coûts
- Acheter des produits en circuits courts de proximité.
- Choisir des produits biologiques et/ou sous label de qualité.
Avant de conclure, nous tenions à remercier l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Energie (ADEME) pour ses différents travaux et supports qui nous ont considérablement aidé dans la mise en place de ce guide.